Telle que vous me trouvez là, j’ai troqué depuis cet été les tours de
la défense pour un coin de cambrousse bretonne. La bibliothèque du village dans
lequel nous sommes en train de prendre racine est bien équipée en BD, j’ai donc
lu, quasiment dès notre arrivée ici, « le retour à la terre », de Larcenet.
Hasard ou coïncidence ? Allez savoir. Toujours est-il que j’ai aimé
Larcenet, et que j’aime vivre mon propre retour à la terre. Les limaces ont
bouffé nos salades, mais les poireaux vont bien, merci pour eux.
Et sinon, non, je n’ai pas complètement fondu les plombs, et non, je
ne suis pas devenue un genre de Nicolas le Jardinier. Si je vous fais partager
cette inénarrable tranche de vie, c’est pour en arriver à ce point qui
intéresse ce qui nous préoccupe ici (« qui intéresse ce qui nous préoccupe »,
balaise, cette formule, je la replacerai dans la conversation à l’occasion) :
nous n’avons pas internet dans notre nouveau paradis.
J’en vois au fond à droite qui se marrent. Rigolez pas, c’est vrai.
Pas l’ADSL ici, et revenir à un bon vieux modem tchhhhhiiiiiiiiizboingfrrrrrfrrrrrrrrrrzboingchhhhhhhiiiiii,
ça va pas être possible. Alors on aura l’internet par satellite (si ça, c’est
pas se la péter dans les grandes largeurs, m’sieur dame…), mais c’est long à
faire installer. Alors on patiente.
On patiente à l’aide d’une clé 3G qui surchauffe allègrement, on
consomme trop. Alors on essaye de limiter nos connexions, et on plante des
poireaux à la place de surfer. Poireaux, donc, qui se portent mieux que les
salades. La boucle est bouclée.
Alors forcément, mettre le blog à jour, dans ces conditions, ça n’est
pas simple. J’en vois qui se marrent, toujours les mêmes au fond à droite. C’est
moi, ou ils sont dissipés, au fond à droite ? J’en ai même entendu un
murmurer « oui, en même temps tu mettais pas tellement plus le blog à jour
quand tu avais l’ADSL ». C’est pas faux. J’irais même jusqu’à dire que c’est
vrai. Sauf que je le mettais quand même à jour quand il se passait des trucs
notables du côté de ma vie littéraire, vu que c’est l’intérêt de ce blog. Et
là, des trucs notables, il s’en passe un tout ch’ti peu quand même ces
temps-ci.
Car voili voilou, je suis en plein dans les préparatifs finaux de mon
troisième recueil de nouvelles, intitulé jusque-là « bref, ils ont besoin
d’un orthophoniste ! », et qui paraîtra le 15 novembre 2012. Toujours
aux éditions Quadrature, parce que je les aime et que c’est une raison
amplement suffisante. Un recueil qui parle d’orthophonie (vu le titre, il
aurait parlé de la pêche à la morue que ça aurait été étonnant), mais surtout
de la vie comme elle va, ou comme elle va moins bien, parfois. Qui n’est pas
une somme scientifique, puisqu’il contient des nouvelles, vraies de vraies, et
pas des études de cas. Un bouquin à ma façon, donc, ce qui ne veut rien dire,
mais je ne sais pas parler correctement de ce que j’écris, z’aurez qu’à le
lire, na !
Je ne sais plus qui m’a dit cet été que je me transformais en Amélie
Nothomb, à faire paraître 2 livres à presque une année d’intervalle seulement.
Je ne suis pas sûre, mais je pense que le quelqu’un en question se foutait un
peu de moi. Que tout le monde se rassure donc, je me promène encore sans
chapeau.
(et ça, pour une révélation intéressante, c’est une révélation
intéressante, dites donc).
J’attends donc internet, et j’attends la sortie de ce livre. C’est pas
de bol, pour quelqu’un de présentement assez peu patient.
Je vous tiens au courant de tout ça prochainement, of course.
oui oui, aussi de notre connexion internet. Je sens bien que ça vous
passionne.