dimanche 25 octobre 2009

Ce post manque d'un bon titre

Il y a un moment que je m’interroge sur l’art du titre dans le travail éditorial.

Perso, je suis assez sensible aux titres. Une formule originale me poussera à attraper un livre et à regarder la 4ème de couverture. Inversement, un truc du genre « la folle passion de Rose » a assez peu de chance de me faire acheter quoi que ce soit, même si Rose a parfaitement le droit de vivre une folle passion et que j’en conviens sans problème. Il y a donc certainement des ressorts dans le choix d’un titre de livre.
J’y ai repensé récemment parce que nous en avons discuté avec la bonne bande de Jugon les Lacs (voir post précédent) d’une part, et parce que je travaille sur un second recueil (actuellement doté d’un titre provisoire tout à fait pourri), d’autre part.

On me dit souvent, lors des séances de dédicaces, que « On n’est jamais préparé à ça » est un bon titre. Et je vois bien, aussi, qu’il interpelle les gens. Qu’il les fait s’arrêter. Engager la conversation. « préparé à quoi ? », me demande-t-on. Ça évoque des anecdotes personnelles, éventuellement intimes. Chacun en a son interprétation, telle cette femme très touchante qui était venue me dire « ça parle de la maternité, hein ? » comme si c’était une évidence, avec un titre pareil.

Je suis très à l’aise pour vous dire toutes ces choses très flatteuses sur le titre de mon bouquin, vu que je n’y suis pas pour grand-chose. Le manuscrit s’appelait « monter en bas » (c’est le titre d’une des nouvelles), et j’étais très fière de moi d’avoir trouvé un truc aussi subtil. Mais l’une des premières choses que m’a dit Patrick, quand il m’a appelée pour m’annoncer que Quadrature publierait ledit manuscrit, c’est qu’il faudrait en changer le titre qui était « très mauvais ». Arglllllllllll ! J’avoue, j’ai bien ri. Et je me suis dit que c’était une raison de plus, un intérêt de plus, à la démarche éditoriale : trouver un titre qui soit à la fois sympa, et bon.
Visiblement, le but a été atteint, et j’en suis heureuse. Maintenant que j’en discute à droite à gauche, une grande majorité des gens sondés me disent préférer nettement « on n’est jamais préparé à ça » à « monter en bas ». J’ai donc un éditeur qui fait bien son boulot (je le savais déjà, notez)

Forte de cette expérience, maintenant, je m’interroge assez systématiquement sur les titres des livres que je lis. Vu que j’ai pas des masses de temps libre, ces jours ci, je ne lis pas grand chose, mais quand je lis, je fais gaffe. Et je trouve difficile l’art du titre juste, autant l’avouer.

Voilà, c'était tout. Y’en a d’autres, ici, qui transpirent pour trouver des titres qui vont bien, ou je suis la seule à ramer ???

7 commentaires:

  1. Ah ben tiens! Je faisais tranquillement mon petit tour dominical des blogs que j'aime bien quand je suis tombée sur ce billet!
    Figure-toi que je suis justement en train de travailler sur un recueil et de chercher un titre percutant... ou du moins potable. Pour l'instant, l'ensemble des textes porte le titre pourri d'"Illuminés" (avec ou sans "!", là est la question...)!
    Bref, tout ça pour dire que je suis nulle pour les titres et que je rame et transpire plus que lorsqu'il s'agit d'écrire une nouvelle!
    :-)

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  2. Et au fait: très bon le titre de ce post!
    ;-)

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  3. Bonsoir Gaëlle, un commentaire de la part de ta collègue de signature à L'Amandier le 8 mars dernier... Trouver un titre, c'est une galère ! Y compris pour les biographies : il s'agit alors d'un sous-titre qui doit accrocher sans être trop banal. Et je confirme, le titre de ton recueil est excellent. A quand le prochain ?

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  4. A un facheux qui lui demandait :
    "Maître, maître, pourvez vous m'aider à trouver un titre pour mon nouveau recueil de poemes" Guitry lui demanda :
    - Y a t-il des trompettes dans vos poèmes ?
    - Non.
    - Y a t-il des tambours ?
    - Non.
    - Et bien appelez Sans tambours ni trompettes

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  5. @Emma: bon, ça va, alors, je me sens moins seule!

    @Marianne: je n'avais pas réalisé, mais effectivement, dans la biographie, le choix du titre doit encore être une toute autre histoire... Pour le prochain recueil, j'y travaille (ça va, comme réponse?!)

    @Ludovic: je ne connaissais pas l'anecdote, j'aime beaucoup. J'appelerai donc mon prochain recueil "sans ornithorynque ni celeri". En voilà, un bon titre.

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  6. Salut Gaëlle !
    C'est amusant ça, j'aurais plutot tendance à trouver les titres en premier, ou du moins, en même temps que l'intrigue... Ils ne sont pas toujours/souvent bons, mais au moins j'en suis débarassé et ça ne pèse plus sur ma conscience.

    Et je suis d'accord avec Emma, excellent le titre de cet article.

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  7. T'en veux des titres ? allez, je te fais un prix de gros : "L'extase du souffleur de verre",
    "Nonchalant et la pharmacie de l'âme"
    "Passe ton tour et n'y reviens pas"
    "Porcelaines fêlées et autres bric à brac"
    "A l'ombre des jeunes mecs bourgeonnants"... 'ça évoque quelque chose, mais quoi ?)
    Enfin, bref, l'envisage d'écrire une nouvelle exclusivement composée de titres.
    Ah, tu avais dit "un bon"...
    Bises
    Coline

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