mardi 27 septembre 2011

Ayéééééééééééé!

C'est un comble, c'est ici, donc chez moi, que j'annonce en dernier la sortie effective du livre. Il existe une phrase qui parle des cordonniers et de leurs chaussures, on pourrait parler des auteurs et de leurs mots. C'est mon blog qui est le dernier alimenté en la matière, ah ben c'est malin.


Bref, si jamais vous ne le savez pas encore par un mail ou par une annonce facebook, c'est officiel, c'est sûr, c'est confirmé: le livre est sorti, disponible, tout beau. On se résume, il s'appelle Ce qui nous lie... , et il est publié aux éditions Quadrature


Et puisqu'il ferait quand même beau voir que le passage ici ne vous vale pas une petite récompense, vous aurez le droit à une nouvelle inédite, qui aurait dû être dans le recueil et qui finalement en a été retirée, car le livre était trop long.

Bonne lecture!

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Jour J



Je ne devrais pas être là. Je me sens bête, et j’ai la trouille, c’est dire si je suis à l’aise. J’ai l’impression d’être une toute petite fille timide, et ça ne ressemble pas à la trentenaire tapageuse que je suis. C’est un signe. Je n’ai rien à faire ici. Venir à la rencontre de quelqu’un que l’on n’a jamais vu que sur un écran, c’est idiot, non ? De quelqu’un que l’on ne connaît pas… Bon sang, oui, c’est idiot. Je ne devrais pas être là. C’est sûr. J’ai les jambes en coton, à peine si je sens encore mes pieds. Et puis j’ai froid.

Je vais rentrer. Ça ne sert à rien que je reste, je ne suis pas prête. On va remettre ça à plus tard, hein ? Il comprendra. Je lui expliquerai. On se parle beaucoup, enfin surtout moi, lui il écoute. Je lui dirai la vérité, que je me suis dégonflée, que ça sera pour la prochaine fois. Je sais que son jugement ne sera pas sévère. Il n’est pas du genre à s’emporter pour si peu. J’ai du mal à respirer, l’air ne veut pas rentrer dans mes poumons, et le peu qui s’infiltre me brûle. J’ai chaud.

Bien sûr que j’ai envie de le voir ! Bien sûr que j’ai envie de le toucher, de le savoir près de moi, de nous sentir complices. Bien sûr que je veux partager du temps avec lui, que je veux lui ouvrir mon univers et qu’il me fasse découvrir le sien. Que l’on passe de l’imaginaire au réel, du virtuel au concret. Mais il y a un temps pour tout. J’ai cru que celui de la rencontre était venu, mais maintenant que j’y suis presque, je m’aperçois que non. Mea culpa, je me suis trompée. Cela fait des mois que l’on se tourne autour. Que l’on s’apprivoise. C’est parfois frustrant, mais c’est doux. Charme étrangement ambivalent des préliminaires… Je ne suis pas prête. J’ai l’estomac mal en point. Heureusement que je n’ai rien mangé. J’ai froid.

J’ai quitté ma maison ce matin, l’esprit enthousiaste et le cœur déjà rempli de lui. Enfin j’allais le voir ! Que m’importait l’inconnu, que m’importait l’incertitude ! J’étais une aventurière, prête à sauter le pas, à grimper jusqu’au sommet de cette histoire pour y planter le drapeau de notre amour ! Mais souvent femme varie, et quelques heures plus tard, je ne suis qu’un chiffon hanté par l’angoisse. J’ai retourné ma veste, lamentablement changé d’avis. C’est sans doute un caprice, et j’ai honte, mais ma peur est irrépressible. J’ai la bouche sèche, mon royaume pour un verre d’eau. Il fait trop chaud.

Je n’ai pas peur de lui, bien sûr que non. En lui, j’ai toute confiance, j’ai depuis longtemps compris ce qu’il vaut. Un doux trésor, un bijou précieux et finement ciselé. J’ai peur de moi. De ne pas être à la hauteur, d’abord. Et puis d’avoir tellement rêvé, tellement fantasmé, qu’il ne reste d’autre option, très momentanément, que la déception. Je sais qu’il est formidable. Mais la réalité est forcément différente d’une construction mentale. Il va falloir que je remette les deux en phase. Et j’ai peur qu’il le sente. Qu’il se rende compte de ma désillusion passagère, et que cela lui fasse mal. Qu’il me croie déçue pour toujours, qu’il s’en sente coupable. Alors que bien entendu, rien de tout cela ne serait vraiment fondé. J’ai mal au dos. Ça me prend depuis la nuque, jusqu’au coccyx. L’impression d’avoir déménagé toute une salle à manger en bois massif hier. Et puis ce froid… Je suis gelée.

Je vais partir, c’est décidé. Retourner chez moi. On va remettre ce rendez-vous à plus tard, n’est-ce pas ? Il faut que je fasse vite, avant qu’il n’arrive. Je ne veux pas qu’il me voie comme ça. Le portrait n’est pas flatteur. Bien loin de ce que je lui ai raconté. Je ne suis pas faite pour l’inconnu, je me trompais, ce matin. Rien que de la frime. Je suis une aventurière de carnaval. Je me déguiserai en Indiana Jones au prochain mardi-gras. C’est de mon niveau. Il faut que je m’en aille, après il sera trop tard. J’ai terriblement besoin de repères. Je hais l’inconnu. Panique. Le charme va être rompu ! J’ai chaud. Je vais partir. Je vais rentrer. Où ai-je mis mon sac ? Je ne peux pas le voir, pas encore, j’ai peur ! Je n’ai plus de force, tout mon corps se dérobe, je suis si fatiguée. On crève de froid, bon sang !


Une main sur mon épaule. Mon mari. Je l’avais presque oublié. Une voix douce, la sage-femme. Je suis épuisée. Je ne vais pas y arriver. Cette rencontre va être ratée, il ne faut pas ! Machinalement, je fais ce que me dit la voix douce. On y est presque, je le sais. Je ne peux plus m’enfuir. Tout mon corps est tendu, mais il tiendra le coup. Un ultime effort. Une ultime crainte.

Et puis il est là, contre moi. Il me regarde étonné et je suis incroyablement heureuse.

Finalement, c’était un jour parfait pour rencontrer mon fils.

samedi 3 septembre 2011

C'est bientôt fini (donc ça va bientôt commencer)





Alors voilà. ceci est une couverture. Pour être précise, celle de mon second recueil, à paraître tout début octobre.


Au stade où on en est, je n'ai plus grand chose à faire. Les corrections sont (presque) bouclées. Et vu qu'elles se sont terminées en fanfare, je me sens un tantinet désoeuvrée. ça tombe bien, c'est la rentrée lundi. Vais pas me sentir désoeuvrée longtemps, je serais prête à parier.


Le travail préliminaire à la sortie est quasi fini. C'est donc là que tout va pouvoir commencer. Enfin entre les deux, forcément, il faut le temps de l'imprimer, le bidule.


On se reparle début octobre?